Sachant que les Comoriens sont sensibles à toute question portant atteinte à la religion, certains responsables des partis politiques exploitent cette fibre pour atteindre leurs objectifs.
Déçu par la rupture de l'alliance Juwa-Crc, le coordinateur régional de Parti Juwa vient de publier un article polémique sur ce qu'il qualifie « d'interdiction de maoulide » par le gouvernement. Il dit : « La région de Bambao Mtsanga avait programmé d'organiser un maoulide de choukra à l'égard de ceux qui ont contribué au projet de l'hôpital de l'amitié sino-comorienne. ». La première confusion est que l'autorisation livrée date du jeudi 17 août alors que le coordinateur du Juwa parle d'un maoulide programmé. Cela signifie que tout a été planifié dans la discrétion totale. Mais au profit et au détriment de qui ?
Le coordinateur du Juwa, nous a donné une partie de la réponse lorsqu'il qu'il a précisé : « Rappelons-nous que la même cérémonie fut organisée pendant le mandat du Président IKILILOU pour le choukra à l'égard de ceux qui avaient contribué pour le désenclavement de JIMILIME. ». Pour rappel, le chantier de la route de Jimlimé a été lancé en 2010 sous la présidence de Sambi. L'inauguration a eu lieu à la fin 2011 sous la présidence d'Ikililou qui a eu l'honneur de haranguer la foule à ce jour. Bien qu'il fût présent, Sambi n'était pas convié à prendre la parole, cela a irrité ses proches. En représailles, ils ont organisé une deuxième cérémonie à Jimlimé dont l'objectif a été de faire l'éloge de Sambi pour enfin lui donner la parole d'honneur. C'était une façon démasquée, mais délibérée pour humilier le Président Ikililou auprès des habitants de Jimlimé. Cette année, c'était au tour d'Azali de subir le même sort que son prédécesseur Ikililou sous couvert d'un « maoulide de choukra » en ce qui concerne l'hôpital de Bambao. Cependant, le Gouvernement central a vite compris qu'il ne s'agit pas d'un maoulide au sens propre du mot, mais plutôt un moyen détourné pour permettre à Sambi de prononcer un discours de diatribe contre le président Azali en présence des Anjouanais. La preuve est que Sambi avait préalablement annoncé lors d'un barzangu le 15 août : « Je n'ai pas peur du président Azali... Si j'ai des choses à lui dire, je lui dirai sans détour et en convoquant le public ». Ledit « maoulide de choukra » était donc destiné à infliger un camouflet au président Azali. Le coordinateur du Juwa l'a bien mentionné dans son article que Sambi était « l'invité d'honneur de cette manifestation ». Or c'est à travers ces grands événements pleins de foules que Sambi profite d'humilier ses adversaires politiques comme il l'a toujours fait au temps du président Ikilou. Cette fois-ci, le mécanisme n'a pas fonctionné.
Suite aux polémiques créées par le coordinateur régional de Juwa à Anjouan, un notable de la commune de Bambao s'est exprimé pour clarifier la situation. Sa version témoigne que le coordinateur du Juwa a délibérément manipulé l'information pour monter les Anjouanais contre le gouvernement central.
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